jeudi 2 mars 2017

À cœur Vaillant, rien d'impossible !


J'avais rencontré Jean-François Vaillant il y a quelques années au Salon des Vignerons indépendants. Cela m'avait marqué, car il avait pris la suite de Francis Poirel au Château de Surondes. Et ma foi, je m'étais régalé de ses liquoreux ! Le mois dernier, lors du salon Millésime bio à Marseille, je m'arrête à son stand du domaine Les grandes vignes car j'ai une mission à remplir (en plus de celle – réussie – de dénicher des Saint-Joseph) : trouver des rouges de Loire bons, bio, peu ou pas sulfités ... et pas cher (et qu'on ne trouve pas chez nos concurrents, tant qu'à faire). 

Lorsque je regarde le stand, il y a plusieurs signes encourageants : la mention Demeter, une autre "sans sulfites ajoutés" ... et Jean-François que je reconnais et avec qui je parle de notre première rencontre. 

Bon, il y a du taff, car il y entre 20 et 25 cuvées différentes, de toutes les couleurs, avec ou sans bulles. Y a pas le choix : faut tout goûter, car une fois que vous avez le nez sur le tarif, il faut bien se rappeler de ce qui était intéressant... ou non. 

Franchement, à part une ou deux cuvées, j'ai TOUT aimé, et de suite, je me suis dit que  j'avais trouvé la perle rare. J'en ai fait donc part à Eric R. Comme pour les Saint-Jo's, il m'a suivi sans les avoir goûtés. Pour démarrer notre collaboration, il a choisi huit cuvées, mais il est probable que l'offre s'élargisse avec le temps. Surtout si nous avons des bons retours de votre part :-)

Le domaine s'est converti en BIO depuis 2007, et a démarré la biodynamie l'année suivante. Et de plus en plus, il explore la voie du sans soufre (90 % des cuvées aujourd'hui). Mais contrairement à certains, on sent que c'est super maîtrisé. Ne cherchez pas de déviance : il n'y en a pas ! (tout au plus un peu de gaz carbonique dans quelques cuvées).


 (sans sulfites ajoutés)

La robe est pourpre violacée, légèrement trouble.

Le nez est gourmand, sur la mûre, la prunelle et la cerise noire, avec une touche épicée (cannelle, girofle, poivre).

La bouche est ronde, fraîche, avec une matière juteuse, veloutée, profonde, et un fruit pur, vibrant. Un hymne à la cerise noire !

La finale à une mâche accrocheuse qui réveille la canaille qui sommeille en vous (oui, vous !). C'est vraiment très bon, tout en restant une éloge de la simplicité, sans prise de tronche. Et certainement l'un des meilleurs Groslot jamais produit. 

NB : c'est le vin qui contient le plus de CO2. Il nécessite un carafage et une aération énergique.


 (sans sulfites ajoutés)

La robe est proche du précédent (peut-être un peu moins intense ?).

Le nez est plus frais tout en étant aussi très gourmand, sur le fruit noir (dominante cassis) et une subtile touche de menthol et de poivre blanc.

La bouche est plus tendue, plus fraîche, enrobée d'une matière douce, intensément fruitée qui vous tapisse  joyeusement le palais.

La finale poursuit cette tension sans relâche, avec un côté racé, un fruit toujours bien présent, mais aussi le menthol qui fait son come back. P... que c'est bon !... 


 (sans sulfites ajoutés)

La robe gagne en intensité et en brillance, avec un peu moins de violacé.

Le nez est fin, discret, sur des fruits noirs, d'épices, et toujours le menthol typique du cépage (que je préfère au poivron vert).

La bouche est encore plus tendue/traçante, très fraîche, avec une matière soyeuse, souple et gouleyante (oui, je connais quelques vieux mots). L'alliance du sable et du schiste.

La finale est nette, franche, sans dureté aucune, sur le cassis légèrement confit et généreusement mentholé. Le Cabernet Franc dans sa beauté la plus simple.

PS : une aération de quelques heures lui est profitable.


Anjou Villages l'Ancrie 2014 (13.90 €)
 (sans sulfites ajoutés)

La robe est proche du précédent, peut-être un peu plus sombre ?

Le nez est par contre nettement plus expressif et complexe (tout en restant aérien), avec un cassis plus marqué, toujours du menthol, évidemment, mais aussi des notes fumées/pierreuses. 

La bouche affiche également une belle tension – cette fois, nous sommes sur un sol 100 % schistes – mais elle est beaucoup plus enrobée par une matière dense et soyeuse, vineuse, d'une grande intensité aromatique. On dirait un Faugères du Nord ;-)

La finale est elle aussi intense, épicée/mentholée à souhait, avec une quintessence (savoureuse) de cassis. Là encore, une très belle incarnation du Cabernet-Franc, avec plus de classe.



La robe est entre le saumon et la groseille.

Le nez, lui, navigue entre la framboise et la groseille, avec une pointe de "bonbon anglais".

La bouche est ronde, fraîche, tendue sur le fil du rasoir (renforcé par un léger perlant)  avec un fruit rouge pétaradant/gourmand. C'est assez totalement irrésistible. 

La finale est nette, finement mâchue, avec une pointe de sucres (7g/l) qui l'arrondissent et lui donne un côté bonbon acidulé. Miam++


Cabernet d'Anjou La Noue 2016 (9.90 €)

La robe est proche du précédent, avec un peu plus de "saumon" et d'intensité.

Le nez fait plus "fruit rouge confit", avec des notes d'orange confite et d'épices.

La bouche est tendue, limite acérée, mais enveloppée d'une matière ronde, séveuse, (plutôt) riche, et surtout fruitée ++. 

La finale gourmande/fruitée est étonnamment équilibrée : on partirait à l'aveugle sur un vin demi-sec, alors qu'il y a 55 g/l de sucres résiduels (ce qui en fait techniquement un vin liquoreux).  Mais non, ça trace, c'est net, c'est jouissif. Et c'est pas cher. What else ?


Bulle nature blanc (12.50 €)
 (sans sulfites ajoutés)

La robe est jaune paille, avec de fines bulles en cordon.

Le nez est fin, intense, sur des notes de coing confit et de pomme tapée. De la viennoiserie chaude, aussi.

La bouche est éclatante, avec une bulle tonique, incisive, et une matière mûre, gourmande, "solaire" oserai-je dire.  Là encore, on est l' assez totalement irrésistible, si tant est qu'on ne trouve pas la bulle trop "pêchue".

La finale est dans la continuité : franche, finement amère, douce sans être suave, très pomme/coing/agrume confit. Le pet'nat comme on aime :-)


Anjou Musemé 2010 (18,00 €)

La robe est d'un or intense, avec des fines bulles éparses.

Le nez est d'une rare intensité sur le coing confit et la tarte tatin sortant du four. 

La bouche est fine, tendue, traçante de chez traçante, avec une matière intense, vineuse, envoûtante (très gelée de coing) et des fines bulles crépitantes qui vous titillent les papilles. Si vous n'êtes pas frigide du palais... c'est orgasmique !

La finale est "Chenin power", avec ce mélange sublime d'amertume et d'astringence, et toujours ce p...de coing obsédant. Magique (ou cauchemardesque si vous détestez le coing) ! 

Si vous êtes un fan de Chenin, vous devez goûter au moins une fois cette bouteille dans votre vie. 

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