jeudi 21 avril 2016

Petits dragons : ils n'ont jamais volé aussi haut !


Les Petits dragons font partie des cuvées dont je parle chaque année. Probablement parce qu'elle incarne totalement ce que peut être l'esprit Vins étonnants :

- assemblage improbable (Chenin/Petit Manseng en Languedoc)

- agriculture propre (domaine en biodynamie depuis 15 ans)

- rapport qualité/prix de dingue (pire que ça, même...)

- et puis, c'est p... bon, quoi !

2014 semble marquer un nouveau pas. L'élevage est un peu moins marqué, laissant plus de place aux fruits, et nous ne sommes pas cette année sur un demi-sec. Tous les sucres ont été transformés, ce qui fait un taux d'alcool élevé (15 % vol.), mais ça ne se ressent absolument tant la fraîcheur/acidité transcende le vin. Bref, c'est encore plus recommandable que les années précédentes, et déjà très abordable.

La robe est d'un or intense, laissant échapper des larmes (de bonheur ?) sur les parois du verre.

Le nez est tout aussi intense, sur des notes d'ananas rôti au beurre caramélisé et subtilement vanillé, mais avec aussi du coing confit et une pointe grillée/brioche chaude.

La bouche est tendue par une acidité qui vous transperce le cœur et l'âme – très Riesling mosellan – bien enrobée par une matière généreuse, douce, confite, mais pas du tout lourde. 

La finale est tout aussi généreuse, avec ce juste ce qu'il faut d'amertume et d'astringence (gentiane/écorce d'agrume) pour équilibrer un tel monstre. Car cette fois-ci, il n'y a pas de sucre, même si on a une sensation de douceur. Probablement grâce à l'aromatique de fruits confits (toujours ananas/coing) et de beurre caramélisé. Il n'empêche que ce qui domine dans ce vin de bout en bout est une fraîcheur détonnante, entre citrus, menthol et verveine. 

Un vin qui ira aussi bien avec de la cuisine exotique (crevettes thaïes) qu'un foie gras, mais qui devrait aller aussi à l'apéro ou en dessert (à l'ananas... mais fraise aussi), ou un fromage affiné (parmesan, vieux cheddar...). Le prix est limite débile : 9.00 € (sic !). Faudrait qu'on l'augmente, tiens...


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